Date de construction : 1767-1773
Architecte : Abraham Burnand

Lieu de l’exercice du pouvoir, ce très bel édifice traduit la volonté de la part des autorités communales d’affirmer leur autonomie face au souverain bernois qui logeait dans le château depuis 1536. Le bâtiment était destiné à embellir la place Pestalozzi (alors appelée Place du Marché) et à s’harmoniser avec les nouvelles constructions.
Bâtie en pierres jaunes de Neuchâtel, issues des carrières neuchâteloises de Faverges et d’Hauterive, cette élégante façade respecte la hiérarchie entre les bâtiments officiels, notamment par l’usage du pilastre*. La façade principale présente un rez-de-chaussée faisant office de socle, des étages rythmés par des pilastres colossaux à l’avant-corps central et un fronton* sur lequel est inscrite la date d’édification. Les ouvertures sont de différentes formes : en plein-cintre* au rez et à l’axe central du premier étage, en arc surbaissé* au deuxième étage, et à linteau droit* (encadrement droit) sur les côtés du premier étage. 

Il s’agit véritablement d’un bâtiment conçu pour la place avec une façade principale très travaillée et des faces secondaires plus simples à l’est et au sud. La façade arrière du bâtiment, entièrement en surface crépie, donnait alors directement sur le mur d’enceinte de la ville qui longeait l’arrière de la rue du Four.

L’aménagement intérieur a été finalisé en 1773. Le rez-de-chaussée accueillait les halles et le marché aux grains. Le 1er étage était destiné à l’administration. C’est là que siègeaient les autorités de la ville: le Conseil des Douze et le Conseil des Vingt-Quatre. Le 2e étage était attribué aux locaux publics et aux logements. L’actuelle salle des débats par exemple a fait office de salle de spectacle jusqu’en 1837.

Ce bâtiment est le fruit d’un concours pensé comme une collaboration entre deux architectes : l’Yverdonnois Béat de Hennezel (1733-1810) et le Moudonnois Abraham Burnand (1716-1799). Entre 1765 et 1767, les deux architectes proposent ainsi huit projets qui font l’objet d’un examen très fin de la part des autorités. Au départ, celles-ci demandent un projet qui englobe la maison de ville, les halles et l’auberge communale, mais, sans doute pour des raisons de coûts, elles décident de faire construire les deux bâtiments contigus de manière séparée. C’est finalement Abraham Burnand, l’architecte de Leurs Excellences de Berne, qui est chargé de l’édification du premier bâtiment le 19 août 1767. L’édifice est construit à l’emplacement de l’ancienne halle aux blés mais plus en retrait pour laisser davantage d’espace à la place. Le projet de Burnand adopté par les conseils s’inspire de l’Hôtel de musique de Berne de Niklaus Sprüngli par son décor et par l’agencement et la forme des fenêtres.

Sources : Grandjean, Marcel, L’hôtel de ville d’Yverdon et son logis, extrait de la Revue historique vaudoise, 1984 ; Fontannaz, Monique, « L’hôtel de ville d’Yverdon et son logis », In Guides des monuments suisses, Société d’Histoire de l’Art en Suisse, 1990

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