Alexandre Courvoisier

LES FLEURETTES | Chemin de Fontenay, 8 avril 2020

En face: une dame d’âge mûr, assez casanière, avec un homme dont je ne sais pas si c’est son mari ou son père ; elle me regarde assez souvent, lorsque je suis près de mafenêtre, travaillant à traduire le philosophe Miles Mathis.

Un étage plus haut, une dame qui parfois sort sur le balcon ; une apparence plutôt fine, aristocratique, avec un homme qui a un peu plus de laisser-aller sur lui-même.

A l’étage suivant : essentiellement une dame âgée, en l’occurrence pas spécialement soucieuse de coquetterie – parfois un jeune homme (je ne sais pas si c’est son fils ou son petit-fils) – tous deux insomniaques (surtout la descendance), et je le suis presqu’autant qu’eux.

Ce qui me sort par les oreilles : des lumières sphériques alignées à la fenêtre sud tout le temps allumées, …jusqu’à ce que je fasse pareil avec mon ampoule à diodes électro-luminescentes, de 20 watts équivalents 100 watts en luminosité incandescente. (Celle de 25 W équivalents 150 ne fonctionnait pas, avec ma lampe de chevet au pas de vis de bon diamètre ; ça scintillait – j’ai dû réviser moins visible). Je ne le faisais pas pour y répondre, mais parce que dans le logis où je loue, mon plafonnier d’émission pour le moins tamisée ne me permet pas de voir correctement, une fois le soir venu. Mais je l’ai orientée abat-jour face au bâtiment voisin, pour ne pas déranger.

Ce qui me me sort par les oreilles : Tout l’hiver, une fenêtre ouverte, ce qui est toujours le cas, malgré les épisodes plus froids –plus probablement le reste de l’année aussi (automne inclus) – résultat : la chaudière de l’immeuble brûle le mazout en quasi-permanence. Toutes les autres fenêtres sont fermées par temps froid ; ce qui signifie, ce qui signifie qu’il y a certainement un radiateur au max (ou alors le bâtiment est mal isolé et de toutes parts, ce qui est peu probable), qu’il y a sur-consommation de carburant. « Après moi, le déluge »… 22H, la cheminée vapote puis s’emballe. Minuit : ça fume ! À 02H du matin, la vapeur d’eau formée par la combustion devrait être encore à plus de 100 ºC, rien qu’à la sortie de cheminée. Ça s’éteint 20 secondes, puis ça repart comme en quatorze. Comme pour la plupart des immeubles, surtout ceux datant, la consommation de distillat de pétrole fractionné n’y est certainement pas mesurée par appartement, mais calculée en moyenne. On ne paie pas sa propre consommation, donc l’on rogne sur les factures des autres – étant donné qu’ils paient pareil en consommant moins – et en ces heures d’écologies, comptées, aucun souci à l’horizon… J’ai même pensé à écrire en mon nom, pour attirer l’attention sur le problème d’un climat qui n’a plus que 10 ans avant réchauffement irréversible. J’ai renoncé. Ça me sort par les oreilles !

 

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