Carla Denatel

LOCALITES ALENTOURS | Grandson, Route de Lausanne, le 12 mai 2020

 

 Le soleil traverse les volets quand je me réveille. Jour différent, même programme. Les journées deviennent de plus en plus interminables alors que l’Homme vieillit petit à petit. A ma fenêtre, des enfants gambadent dehors l’air de rien, ne sachant rien. Le bruit de leurs gloussements s’unifie aux moteurs des voitures allant à des endroits étrangers ; des endroits où nous n’irons peut-être jamais. Ces mêmes voitures sont inconscientes de prendre autant de liberté pendant que je me tiens à ma fenêtre comme si j’étais derrière les barreaux. Pendant que des millions de personnes se tiennent elles aussi derrière les barreaux, des milliers en profitent pour alourdir notre peine. Combien de temps resterai-je là avant de goûter à nouveau la liberté ?
Alors, je me contente de regarder les étoiles à travers le velux en sachant que je ne pourrai jamais les toucher. Alors, je me permets de les effleurer d’un regard avant de m’endormir pour rejoindre le pays imaginaire, là où la liberté n’est que le commencement, quelques heures où aucune épidémie, guerre ou crise ne m’empêche de rêver. Mais quand celles-ci s’installent dans mon esprit l’insomnie se propage dans mon corps. Alors, ma fenêtre est ma seule échappatoire face à  cela. C’est à ce moment que j’aimerais être en haut d’un building à New York où en étant si haut, les problèmes ne nous tracassent plus. Cette sensation de brise dans les cheveux, de liberté. De ma fenêtre j’aimerais voir Paris, là où est ma famille mais que je ne peux voir à cause de cette fenêtre. Cette fenêtre avec laquelle je peux tout voir mais ne rien faire. Une si fine vitre qui me sépare de tout et je ne sais pas encore pour combien de temps.

Carla Denatel, classe 1C4 du Gymnase d'Yverdon

 

 

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