Le 31 mai prochain, la Kipole, ancien Kiosque des Remparts transformé en projet pilote destiné aux personnes en situation de vulnérabilité, accueillera sa première exposition.
Vincent Brisse, usager de la Kipole et photographe amateur, présentera son exposition Yverdon, ma ville, ma street, mon regard. Vincent est né à Yverdon-les-Bains il y a 51 ans, y a fait sa scolarité et ne l’a jamais quittée. Comme il le dit lui-même, il ne se voit pas vivre ailleurs.
Ayant eu un parcours compliqué, il « garde le sourire en traînant ses casseroles », et souhaite par sa démarche artistique mettre en lumière non seulement la ville qu’il aime et l’inspire, mais également ses semblables, dans une volonté de changer le regard que l’on pose sur celles et ceux que l’on appelle parfois les marginales et marginaux. Il le dit mieux lui-même : « un jour, la vie nous a foudroyé, mais pourquoi nous tourner le dos ? ». Ayant fait partie de la classe moyenne yverdonnoise, il a lui-même par le passé pu poser un regard stigmatisant et jugeant sur celles et ceux qui « traînent dans la rue ». Dès lors, il immortalise les alentours de la Kipole, pour mettre en lumière la convivialité et la diversité, mais aussi la dignité des gens qui la fréquentent : personnes en situation de dépendance, sans-papier, dealers mais aussi couples confrontés à une extrême précarité et n’ayant nulle part d’autre où passer le temps. Certain·es sont à Yverdon-les-Bains depuis peu, certain·es sont des ami·es d’enfance.
Mais la photographie de Vincent Brisse ne se limite pas aux portraits. Dans ses 25 ans de pratique de son art, il a testé tous les styles : ornithologie, faune, astrophoto, paysages, mariages, street art…et aviation, sa première passion ! La photographie urbaine occupera également une grande place dans l’exposition : depuis 20 ans, il cherche les points de vue insolites sur sa ville de cœur, les angles innovants, allant jusqu’à se mouiller au propre comme au figuré, comme lors des inondations de 2021 où il est allé jusqu’à s’immerger pour immortaliser cet épisode marquant.
Le vernissage aura lieu le vendredi 31 mai, de 17h à 20h, dans le cadre de la Fête des voisins et voisines : le voisinage de la Kipole est dès lors chaleureusement invité à cette inauguration, tout comme l’ensemble de la population. L’exposition sera ensuite visible jusqu’à la fin juin, dans le cadre des horaires d’ouverture de la Kipole : lundi 16h-19h, mardi 17h-20h, mercredi 10h-12h et 14h-18h et jeudi 16h-19h.
Le Service jeunesse et cohésion sociale se montre fier de cette première démarche artistique à la Kipole, qui, il l’espère, en appellera d’autres. Pour rappel, contraction des mots « kiosque » et « coupole », la Kipole est un accueil de jour qui propose un accompagnement individuel et collectif. Elle vise à promouvoir la santé et l’intégration sociale auprès de personnes en situation de vulnérabilité, ainsi que de les orienter dans le réseau d’aides sociales. Géré par Mme Hafida El Mokhtari, éducatrice spécialisée et socio-esthéticienne, ce lieu se base sur le principe de « l’aller vers », consistant à aller trouver le public là où il se trouve.
Ce local cherche également à jouer le rôle de point de contact pour des partenaires associatifs ou institutionnels cherchant à se rapprocher de la population, ou œuvrant dans des domaines tels que la précarité, le logement, l’addiction, la prévention des risques, les assurances sociales ainsi que le juridique.
