Date de construction : 1753-1757
Architecte : Jean-Michel Billon

De l’ancienne chapelle médiévale Notre-Dame qui se dressait à cet endroit, il ne reste aujourd’hui que le clocher qui a été surélevé en 1608-1609. A son emplacement se dresse depuis 1757 le Temple et sa monumentale façade d’inspiration baroque italienne. Dès l’année 1737, l’édilité se préoccupe de la construction d’une nouvelle église sur la place ; il faut dire que la chapelle Notre Dame, amputée de son chœur à la Réforme, était très délabrée et encombrée de hallettes marchandes à ses pieds. On songe également à déplacer le temple à l’emplacement de l’hôtel de ville actuel, alors encore occupé par les halles à l’époque. Finalement, il sera reconstruit à l’emplacement de l’ancienne église près de 20 ans après le début des discussions.
L’architecte genevois Jean-Michel Billon (1705-1778), à qui on a fait appel en 1739 déjà, est choisi pour réaliser les plans de l’édifice, pour lequel il s'inspire du temple de la Fusterie à Genève et de la Heiliggeistkirche de Berne. Il a dû faire face à plusieurs contraintes lors de son édification : conservation du clocher et irrégularités de la parcelle notamment. A l’extérieur, il remédie en partie à ce problème en proposant une façade suggérant un édifice de plan longitudinal et régulier. Cet extérieur offre un contraste saisissant avec l’intérieur de l’édifice. En entrant, on se trouve en effet d’abord face à un mur derrière lequel on découvre une organisation transversale du lieu de culte avec une chaire non pas en face de l'entrée principale mais sur le côté méridional de l'espace. Au nord, y répondent une galerie soutenue par des arcades. 
L’effet monumental de l’édifice contraste avec la majorité des églises du Pays de Vaud, empreintes de retenue protestante. C’est le résultat d’une volonté des autorités de l’époque, qui avaient à cœur de réaliser une œuvre de prestige. L'aspect imposant de la façade est en grande partie dû aux colonnes du 1er niveau atteignant presque la hauteur des maisons voisines. La devise de la ville Superna quaerite (« Recherchez les choses qui sont en haut ») et la date de 1755 entourent, au 2e niveau, le cadran de l’horloge. Au sommet, le fronton cintré, oeuvre du sculpteur Johann Auguste Nahl, représente une allégorie de la Foi chrétienne composée d’emblèmes sculptés de l’Ancien et du Nouveau Testament. Sous l’œil divin magnifié de rayons, se situent une croix couchée, une Bible ouverte et un calice avec des grappes de raisins et des épis de blé, références évidentes à la sainte Cène. Sur les côtés, on retrouve des symboles de l’Ancien Testament : l’arche d’Alliance, les attributs du sacerdoce judaïque, les tables de la loi sur un rocher et le serpent d’airain enroulant une croix. 

Source : Huguenin, Claire et Fontannaz Monique, "Le temple d’Yverdon" in Guides des monuments suisses, Société d’Histoire de l’Art Suisse, Berne, 2007.

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