Date de construction : 1788-1790
Architecte : attribuable à Béat de Hennezel

Cette longue bâtisse de style néoclassique est subdivisée en cinq parties. Il est difficile d’en percevoir toute l’ampleur en raison de l’étroitesse de la rue. Cet ancien hôtel particulier possède deux étages sur rez-de-chaussée. On notera en particulier l’avant-corps médian entièrement réalisé en pierres de taille, surmonté d’un fronton cintré et percé d’une porte cochère qui donnait sur la cour intérieure et les dépendances.
La fenêtre centrale du 1er étage est sommée d’une frise de disques entrelacés que l’on retrouve également sur le bâtiment du Grand Cercle, à la rue du Lac 10 (bâtiment n°12). Cette fenêtre finement décorée s’ouvre sur un balcon avec une balustrade en fer forgé qui repose sur son support au décor de volutes. Ce type de balcon est unique à Yverdon.
Le sommet de l’axe central est flanqué d’un élément décoratif en forme de console à disque et cannelures que l’on retrouve sur le Logis de l’hôtel de ville (bâtiment n°4). A l’exception du rez-de-chaussée, qui a subi de grandes transformations, la maison Haldimand a largement conservé ses éléments d’origine.

Le maçon attitré de la ville Henri Landry s’est occupé des travaux. Il est fort probable que Béat de Hennezel, présent à Yverdon jusqu’en automne 1791, se soit occupé des plans. Les éléments de décor et l’organisation générale est dans un esprit néoclassique semblable au Logis de l’hôtel de ville.

La bâtisse est érigée en même temps que le château de Champ-Pittet par le Général Haldimand (1718-1791). Né à Yverdon dans une famille bourgeoise de la ville depuis 1694, il entre en 1740 dans les armées étrangères, d’abord au service de la Prusse, puis de la Hollande en 1748, et enfin au service de l’Angleterre en 1756. Au sein du régiment Royal Américain, levé spécialement par le roi d’Angleterre pour les missions en Amérique du Nord, il défend les intérêts de la couronne face aux velléités d’indépendance des treize colonies américaines : il empêche le Québec d’intégrer les treize colonies, le défend contre les troupes américaines, persuade les colons d’ascendance française qu’ils seront mieux défendus par l’Angleterre et garde le soutien des Indiens des Six-nations iroquoises. Au sommet de sa carrière militaire, il est nommé Commandant en chef des armées et gouverneur de la province de Québec, poste qu’il occupe de 1778 à 1786. Propriétaires de belles demeures au Québec, il y fonde la 1ère bibliothèque publique. A la fin de sa vie, il participe à la vie mondaine londonienne, où il possède une maison. Au cours de l’un de ses séjours yverdonnois, il fait construire ses deux résidences (rue du Lac et Champ-Pittet). Il meurt en 1791 dans la Villa d’Entremonts, demeure de son cousin David-Philippe de Treytorrens, avant que ses deux propriétés ne soient terminées.

Sources: Tornare, Alain-Jacques, Du major Davel au général Guisan. Illustres soldats vaudois dans le monde, Cabédita, Yens-sur-Morges, 2010; Perret-Gentil, Nathalie, Yverdon 1750-1850. Aménagements urbains et architecture privée, Lausanne, 1991 [mémoire de l'Université de Lausanne. inédit], pp. 66-68.

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